Alors nous voilà à l’entrée du TNM, parmi quelques uns des 11 000 autres abonnés. En mettant le pied dans le théâtre je manque de m’évanouir : à ma droite, au bar, Robert Lepage. Je l’écris et j’en suis encore toute retournée. Bien sûr que je ne suis PAS allée lui parler. Chicken.. Ouais ben trop chicken. Je le regardais et ma petite voix lui criais « Robert fais moi un enfant », mais mon corps s’est dirigé vers les toilettes. Un moment. Triste.
J’appréhendais un peu la pièce :
- Les critiques étaient partagées : fleurs dans La Presse, pot dans le Ici et le Voir
- L’expérience « l’Odyssée » avait été un peu troublante : ma première pièce à Montréal, seule, perdue dans le 1000e balcon d’un salle trop grande de la Place des Arts. Beaucoup trop de personnages, du haut de mes 17 ans, j’pense que je n’avais pas compris grand-chose. C’était beau par exemple, ça, je m’en souviens..
Alors dès le début je me concentre pour cerner les 1456 personnages qui s’offrent à moi. C’est simple dans le fond : Achille est fru contre Agamemnon qui veut lui piquer la femme qu’il aime pour la redonner au Troyiens pour faire une trêve. Y’a 42 déesses de son bord, 8 contre lui, des amis qui sont pu ses amis, un vrai ami (qui meure), des méchants aussi, dont Hector, pis ben, une pitoune, Hélène. Simple.
Pour le vrai j’ai tout compris. Et j’ai même trouvé ça beau. Ce qui m’a le plus plu c’est la beauté de la langue. Le premier livre jamais écrit a aussi été écrit par quelqu’un de talentueux. On est quand même chanceux, parce que sinon ces 3 heures-là auraient été plates.
Jean Maheux, je le nomme officiellement mon comédien de théâtre préféré. Son Agamemnon était juste. Il est entré dans mon cœur depuis que j’ai pleuré en l’entendant chanter dans l’Homme de la Mancha. Grand comédien.
Mes petits bémols vont comme suit :
Tania Kontoyani essaye fort, elle n’est malheureusement pas arrivée « là » encore.
Les quelques moments musicaux, à la limite ça fait peur, tout comme le moment « jeux olympiques ».
Les déesses qui sont drôles mais qu’on se demande si on a le droit de rire. Ambivalence.
La plaie des années 2000 : la projection vidéo. Que la personne qui trouve le moyen de l’utiliser d’une autre façon que de façon quétaine, qu’il m’appelle.
Je lève mon chapeau à Alexis Martin, grosse job que de condenser l’Illiade en un seul lieu et que l’on comprenne tout.
À ma surprise : pas de standing ovation, peut-être qu’il manquait un petit quelque chose ou peut-être que le vrai amateur de Thiââââtre sait quand se lever et que la pièce n’en était pas digne. Quoi qu’il en soit ma critique finale est la suivante : la pièce m’a laissée froide. Pas qu’elle est mauvaise, elle ne m’a juste pas emportée. Peut-être parce qu’elle n’assume pas assez son côté grec : rien de rassembleur, pas assez tapageur, à peine assez d’alcool..
À ma sortie, Robert s’était éclipsé. La prochaine fois que je le vois je vais y parler!! Ben oui Annie, ben oui..
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